La fin de préjugés sur les Chinois
La fin de préjugés sur les Chinois
En Occident, la Chine inquiète. Par leur nombre croissant et leur suprématie économique, des préjugés anti-chinois se créent chaque jour.
Puisque le gouvernement chinois a pris de choix politiques différents des nôtres, le pays nous semble fermer. Ignorants, nous créons des croyances.
À Siem Reap, j’ai rencontré une Chinoise, Yin, qui savait parler français. Celle-ci vit à Shanghai et est née au milieu du pays. C’était le moment parfait pour mettre un terme à quelques préjugés que j’avais sur les Chinois.
Les Chinois travaillent non-stop.
Vrai.
La compétition à l’emploi est ultra rude. En moyenne, pour une même position, 40 candidats se présentent. Selon l’article, dans la tech, les entreprises ne gardent pas un employé plus de 24 mois. Ceux-ci doivent constamment développer de nouvelles compétences et ne pas reposer sur leur acquis…
C’est encore plus vrai pour la génération Y, Z, la génération des enfants uniques. Ceux-ci vont dans quelques années devoir subvenir aux besoins de leurs parents, beaux-parents et leurs enfants. Si vous avez deux enfants, à 30 ans, un Chinois aura environ 7 personnes à charges minimum. Vous ne pouvez donc pas vous permettre d’être au chômage.
Les Chinois sont superficiels.
Vrai pour certains individus (les nouveaux riches).
Pendant mon expérience chez Hermès, j’ai eu le regret de constater que des Chinois pouvaient se battre pour un sac-à-main ou un foulard. Des hommes se crachaient dessus parce qu’il n’y avait qu’un produit disponible…
Selon Yin, ces nouveaux riches sont des « parvenus ». Dans leur milieu avoir un sac Birkin est un énorme signe de reconnaissance et respect. Dans un pays surpeuplé, l’achat de biens chers n’a qu’un seul objectif : se distinguer et montrer son statut social. Plus on nous voit, mieux c’est (grosses lunettes Gucci ou les sacs fluo, montres en or).
Dans mon étude sur l’innovation dans le monde du luxe, j’ai découvert que 45 % de la consommation mondiale des produits de luxe provient des Chinois. Si Louis-Vuitton perd sa notoriété en Chine, c’est la moitié de son chiffre d’affaires qui part…
Les Chinois voyagent constamment en groupe.
Vrai pour les anciennes générations, non pour les nouvelles.
Nous avons tous vécu le musée ou le monument rempli de groupes de Chinois. Des cars entiers déposent 50 chinois pour une visite de la Grand Place.
Selon Yin, cela vient du fait que les Chinois plus âgés ne savent pas parler anglais. Pour quelqu’un qui n’a jamais été en contact avec l’Occident (lettre latine, Google, Booking.com, etc..), voyager en dehors du pays est un réel casse-tête.
Les plus jeunes générations sont plus acclimatés avec une culture mondiale. Ils ont donc plus d’indépendance.
Les Chinois sont dans leur bulle et déconnectés du monde.
Faux.
Le gouvernement chinois a décidé d’être protectionniste envers sa population à tort ou à raison. Pas de Facebook, WhatsApp, Instagram, Google, etc. Avec des censures de tous les côtés, on aurait pu croire que les Chinois sont déconnectés du reste du monde…
À mon étonnement, ils connaissent bien Madonna, Michael Jackson, etc.
Il n’y a que des hommes.
Vrai dans les chiffres. Faux dans la réalité.
L’une des conséquences de l’initiative Chinoise pour diminuer la croissance de la population est la disparité homme/femme. 33 millions de garçons ne trouveront pas de partenaires.
Avec la loi de l’enfant unique, les campagnards préféraient les garçons pour soutenir la famille. Ainsi des milliers de bébés ont été tués… À la suite de cela, des hommes célibataires désespérés kidnappent des jeunes filles d’autres régions pour les marier…
Selon Yin, ce n’est pas vrai. Beaucoup de personnes ne déclarent pas leurs filles. Celles-ci ne peuvent donc pas aller à l’école et profiter des avantages gouvernementaux, mais elles sont bien présentes. À Shanghai, Yin aurait presque l’impression qu’il y a plus de filles que de garçons…
Pour détruire tous ces préjugés, le meilleur moyen est d’aller faire un tour en Chine et discuter avec les locaux. Il est certain qu’il y a un écart culturel. Pousser en rue est un acte habituel en Chine tandis qu’en Europe c’est un signe d’irrespect.
Comme dit ma nouvelle connaissance chinoise,
· En Europe, c’est l’art de vivre
· En Chine, c’est l’art de survivre
Via mon agence Bloomind , je prévois un tour business à Pékin en mars. Ce n’est incroyable comparé à l’entendu du pays, mais c’est un bon départ 😊 !